Silvio Berlusconi: si apre il vaso di Pandora
di Rachel Crivellaro da La Libre Belgique, BELGIO, 13/12/2001 traduzione di Angela Zeoli per Bollettino Osservatorio

Per Lieve De Winter, professore di politica comparata alla UCL, il voltafaccia del primo ministro italiano sul mandato d'arresto europeo non e' autentico tanto e' vero che non si conosceranno il termini dell'accordo che sara' siglato a Laeken. Intervista.

Come spiega l'inversione a 360 gradi di Berlusconi sulla questione del mandato europeo?" Ritengo che la pressione dell'opinione pubblica italiana abbia influito. Gli Italiani sono sempre stati "europeisti" se non addirittura federalisti. I sondaggi mostrano generalmente che essi fanno piu' affidamento sulla Commissione che sul loro governo. Per di piu', Berlusconi avra' forse preferito non tirare troppo la corda: bloccare una procedura europea per preservare i propri interessi sarebbe stata forse una mossa eccessiva."

Il ministro degli Esteri, Ruggiero, non ha influito su questo voltafaccia? "E' probabile. E' il solo ministro del governo italiano che gode di una vera esperienza politica e di una buona reputazione. Il Primo ministro italiano ha tuttavia subordinato l'accordo sul mandato europeo ad una revisione della Costituzione italiana."

Si puo' ancora parlare di concessione? "Tecnicamente si. Occorre "soltanto" la maggioranza per modificare la costituzione italiana e Berlusconi dispone di una consistente maggioranza alla Camera. Certamente cio' significa anche che egli ha tutte le possibilita' di ritardare la procedura parlamentare e rinviare tutte le modifiche alle calende greche. Tra le altre scappatoie puo' decidere di sottoporre eventuali modifiche costituzionali ad un referendum. E una questione, per esempio, come quella di consentire un controllo estero sui conti bancari nazionali, quando l'Italia detiene il record dell'economia in nero, potrebbe benissimo incorrere nel rifiuto da parte della popolazione. "

Per quanto riguarda le ipotesi di un rigetto del Parlamento riguardo alle modifiche costituzionali o di un lavoro incompiuto nel 2004, data di entrata in vigore del mandato europeo, Berlusconi ha dichiarato che in tal caso non ci sara' alcuna conseguenza per l'Italia. Legale? "Niente impedisce a Berlusconi di inserire delle eccezioni - come delle proroghe all'entrata in vigore- all'atto della firma dell'accordo al vertice di Laeken. Al momento siamo ancora a livello di dichiarazione di intenti.E' cio' che sara' firmato a Laeken che avra' valore di accordo..."

Il cambiamento di Berlusconi non costituisce anzitutto un buon affare sul fronte interno? per esempio, la riforma costituzionale sara' l'occasione per una riforma giudiziaria che mira a limitare l'autonomia dei procuratori... "Berlusconi ha sempre difeso la tesi del complotto dei "giudici rossi" e nello stesso tempo intende rimanere al potere a lungo, provocando una riforma costituzionale e' un po' come aprire il vaso di Pandora rispetto alla maggioranza di cui dispone. Il presidente del consiglio italiano non ha mai risolto il conflitto d'interessi- nonostante le promesse- puo' dunque cogliere l'occasione per regolare al meglio la questione. "

Ed e' auspicabile che l'Italia resti al di fuori dello spazio giuridico europeo? "Sicuramente non l'Italia. Come potrebbe restare fuori, per esempio, un paese cosi' implicato "nell'affare Cools" o ancora che ospita numerose organizzazioni di crimine organizzato ?"

Silvio Berlusconi s'ouvre la boîte de Pandore´
PAR RACHEL CRIVELLARO
Pour Lieve De Winter, professeur de politique comparée à l'UCL, la volte-face du Premier ministre italien sur le mandat d'arrêt européen n'en est pas vraiment une tant que l'on ne connaîtra pas les termes de l'accord qui sera signé à Laeken
ENTRETIEN

Comment expliquez-vous le virage à 360 degrés de Berlusconi sur la question du mandat européen? Je pense que la pression de l'opinion publique italienne a dû jouer. Les Italiens ont toujours été `européanistes´, voire fédéralistes. Les sondages montrent généralement qu'ils font plus confiance à la Commission qu'à leur gouvernement. Par ailleurs, Berlusconi aura peut-être préféré ne pas trop tirer sur la corde: bloquer une procédure européenne pour préserver ses propres intérêts, c'était peut-être la manoeuvre de trop. Le ministre des Affaires étrangères, Ruggiero, n'a-t-il pas pesé sur cette volte-face? C'est probable. C'est le seul ministre du gouvernement italien qui jouit d'une vraie expérience politique et d'une bonne réputation. Le Premier ministre italien a toutefois subordonné l'accord sur le mandat européen à une révision de la constitution italienne. Peut-on encore parler de concession? Techniquement, oui. Il faut `seulement´ la majorité pour réviser la constitution italienne et Berlusconi dispose d'une confortable majorité à la Chambre. Bien sûr, cela signifie aussi qu'il a tout le loisir de freiner la procédure parlementaire et de renvoyer toutes modifications aux calendes grecques. Entre autres échappatoires, il peut aussi décider de soumettre d'éventuelles modifications constitutionnelles à un référendum. Et une question, par exemple, comme celle d'un droit de regard étranger sur les comptes bancaires nationaux - alors que l'Italie détient un des records d'économie en noire - pourrait aussi bien encourir un refus de la part de la population. En ce qui concerne les hypothèses d'un rejet par le Parlement de modifications constitutionnelles ou d'un travail inachevé en 2004, date de mise en application du mandat européen, M. Berlusconi a indiqué que de tels cas de figure n'entraîneraient aucune conséquence pour l'Italie. Légal? Rien n'empêche Berlusconi d'insérer des exceptions - comme des délais de mise en oeuvre - lors de la signature de l'accord au sommet de Laeken. Jusqu'à présent, nous sommes dans le registre de la déclaration de bonnes intentions. C'est ce qui sera signé à Laeken qui aura valeur d'accord... Le revirement de Berlusconi ne constitue-t-il pas d'abord une bonne affaire sur le plan interne? Par exemple, la réforme constitutionnelle se ferait à l'occasion d'une réforme judiciaire qui vise au passage à rogner l'autonomie des procureurs... Berlusconi a toujours défendu la thèse du complot politique des `juges rouges´ et en même temps il aimerait rester au pouvoir un certain temps. En provoquant une réforme constitutionnelle, c'est un peu comme s'il ouvrait la boîte de Pandore, au regard de la majorité dont il dispose. Le président du conseil italien n'a toujours pas réglé son conflit d'intérêts - malgré ses promesses -, il peut donc très bien saisir l'occasion pour régler au mieux la question. Est-ce souhaitable que l'Italie reste en dehors de l'espace judiciaire européen? Sûrement pas l'Italie. Comment un pays, par exemple, tellement concerné par l'`affaire Cools´ ou encore qui abrite de nombreuses organisations de criminalité organisée, pourrait-il rester en dehors?

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